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Discours à la Deuxième Conférence Mondiale sur le Climat

dimanche 11 avril 2010, par Margaret Thatcher

Discours de Margaret Thatcher à la Deuxième Conférence Mondiale sur le Climat

6 novembre 1990

Le lien ci-dessus avec le discours original sur le site de la fondation Thatcher permettra aux anglicistes de se référer à la version originale.


PRÉSENTATION

Monsieur le Président, Votre Majesté [Hussein de Jordanie], Président Koller, Chers Collègues, Excellences, Mesdames et Messieurs,

Puis-je commencer par remercier les chefs d’agences et des organismes de parrainage de cette Seconde conférence mondiale sur le climat, et même tous ceux qui s’y rattachent. C’est un événement très important pour tous nos pays et je vous souhaite plein succès dans vos efforts.

Monsieur le président, depuis la dernière guerre mondiale, notre monde a été confronté à de nombreux défis, aucun plus vital que celui de la défense de notre liberté et du maintien de la paix. Peu à peu, nous avons construit patiemment l’habitude de la coopération internationale, principalement par l’Organisation des Nations Unies. L’ampleur de notre succès peut être vu dans le Golfe, où les nations du monde ont montré une unité sans précédent pour condamner l’invasion de l’Irak et prendre les mesures nécessaires pour inverser la tendance.

Mais la menace pour notre monde ne vient pas seulement de tyrans et de leurs tanks. Elle peut être plus insidieuse mais moins visible. Le danger du réchauffement climatique est encore invisible, mais il est assez réel pour que nous y apportions des changements et des sacrifices, de sorte que nous ne vivions pas au détriment des générations futures.

Notre capacité de nous réunir pour arrêter ou limiter les dommages causés à l’environnement dans le monde sera peut-être le plus grand test pour savoir jusqu’où nous pouvons agir en tant que communauté mondiale. Personne ne devrait sous-estimer l’imagination qui sera nécessaire, ni l’effort scientifique, ni la coopération sans précédent que nous aurons à montrer. Nous aurons besoin d’hommes d’État d’une trempe rare. C’est parce que nous savons cela que nous sommes ici aujourd’hui.

L’ÉQUILIBRE ROMPU DE L’HOMME ET LA NATURE

Pendant deux siècles, depuis le Siècle des Lumières, nous avons supposé que, quel que soit le progrès de la science, quel que soit le développement économique, quelle que soit l’augmentation du nombre d’hommes, le monde continuerait pour l’essentiel dans le même sens. C’est le progrès. Et c’est ce que nous voulions.

Maintenant, nous savons que ce n’est plus vrai.

Nous sommes devenus de plus en plus conscients du déséquilibre croissant entre notre espèce et d’autres espèces, entre population et ressources, entre l’humanité et l’ordre naturel dont nous faisons partie.

Ces dernières années, nous avons joué avec les conditions de la vie que nous connaissons sur la surface de notre planète. Nous avons trop peu pris en charge nos mers, nos forêts et nos terres. Nous avons traité l’air et les océans comme une poubelle. Nous avons pris conscience que les activités et les effectifs de l’homme menacent de perturber l’équilibre biologique que nous avons pris pour acquis et dont la vie humaine dépend.

Nous devons nous rappeler notre devoir envers la nature avant qu’il ne soit trop tard. Cette obligation est constante. Elle n’est jamais achevée. Elle vit tant que nous respirons. Elle continue quand nous mangeons et dormons, quand nous travaillons et quand nous nous reposons, quand nous venons de naître et quand nous trépassons. Le devoir envers la nature restera longtemps après que nos efforts propres auront apporté la paix au Moyen-Orient. Elle va peser sur nos épaules, aussi longtemps que nous tenons à habiter sur une planète vivante et en plein essor, et la transmettre à nos enfants et les leurs.

L’IMPORTANCE DE LA RECHERCHE

Je tiens à rendre hommage au travail important que l’Organisation des Nations Unies a fait pour faire progresser notre compréhension du changement climatique, et en particulier les risques de réchauffement de la planète. MM. Tolba et Obasi méritent notre gratitude, en particulier pour leur initiative clairvoyante dans l’établissement du Groupe d’experts intergouvernemental sur les changements climatiques.

Le rapport du GIEC constitue une réalisation remarquable. Il est presque aussi difficile d’obtenir d’un grand nombre d’éminents scientifiques qu’ils se mettent d’accord qu’il l’est d’obtenir un accord à partir d’un groupe de politiciens. En tant que scientifique qui est devenu une politicienne, je suis peut-être particulièrement qualifiée pour faire cette observation ! Je connais les deux mondes.

Bien sûr, beaucoup plus de recherche est nécessaire. Nous ne connaissons pas encore toutes les réponses. Certaines grandes incertitudes et des doutes subsistent. Personne ne peut encore dire avec certitude que ce sont les activités humaines qui ont causé l’augmentation apparente des températures moyennes mondiales. Le rapport du GIEC est très prudent sur ce point. Par exemple, la quantité totale de dioxyde de carbone qui atteint l’atmosphère chaque année à partir de sources naturelles est d’environ 600 milliards de tonnes, tandis que le chiffre résultant des activités humaines n’est que de 26 milliards de tonnes. En termes relatifs, ce n’est pas très important. De même, nous connaissons l’augmentation de dioxyde de carbone dans l’atmosphère à partir de la date du début de la révolution industrielle. Et nous savons que les concentrations vont continuer à augmenter si nous n’agissons pas.

Nous ne savons pas avec précision l’ampleur du réchauffement probable dans le siècle à venir, ni ce que les effets régionaux seront, et nous ne pouvons pas être sûr du rôle des nuages.

Il y a un mystère continu sur la façon dont le carbone atmosphérique, y compris la faible contribution supplémentaire à partir de sources humaines, un mystère continu sur la façon dont il est absorbé : la plus grande partie va-t-elle dans l’océan, comme on le croyait habituellement ? Ou est-il de plus en plus absorbée par les arbres ou des plantes, des sols, en particulier dans l’hémisphère nord ? Ce sont des questions auxquelles il faut répondre, et plutôt tôt que tard.

Le changement climatique mondial à l’intérieur de limites n’a pas besoin de poser de graves problèmes : notre globe a, après tout, vu beaucoup de changement climatique au cours des siècles. Et il est à noter que les algues bleu-vert qui ont dominé la période du Précambrien à l’aube de la vie sont encore de grandes composantes du phytoplancton marin aujourd’hui. Malgré les changements climatiques de plusieurs millions d’années, ces microbes ont persisté sur la terre pratiquement inchangés, pompant de l’oxygène vivifiant dans l’atmosphère et ratissant du dioxyde de carbone.

Les dangers réels surviennent parce que le changement climatique est combiné avec d’autres problèmes de notre époque : par exemple l’explosion démographique, la détérioration de la fertilité des sols, l’augmentation de la pollution de la mer, l’utilisation intensive des combustibles fossiles, et la destruction des forêts du monde, en particulier sous les tropiques.

La Grande-Bretagne continuera de jouer un rôle de premier plan en essayant de répondre aux autres questions, et de faire progresser l’état de nos connaissances sur le changement climatique. Cette année, nous avons mis en place en Grande-Bretagne le Centre Hadley pour la prévision du climat et de la recherche à cet effet. Nous nous devons d’améliorer notre compréhension, en particulier de l’effet des océans sur le temps qu’il fait chez nous, d’améliorer aussi notre capacité à modéliser le changement climatique. J’ai vu moi-même le travail remarquable effectué sur ces deux sujets au Centre national de recherche atmosphérique à Boulder, Colorado.

Nous devons également nous assurer que la recherche est bien ciblée. Trop de gens peuvent faire la même chose, et en même temps des problèmes vitaux ne peuvent être négligés. La tâche de l’observation mondiale est immense. Il faudra un effort coordonné plus ambitieux que tout autre tenté auparavant, comme le reconnaissait la réunion de scientifiques et d’experts la semaine dernière.

LA NÉCESSITÉ DE MESURES DE PRÉCAUTION

Mais la nécessité d’intensifier la recherche ne doit pas être une excuse pour retarder l’action dont on a tant besoin aujourd’hui. Il existe déjà un cas évident de mesures de précaution au niveau international. Le GIEC nous dit que nous ne pouvons pas réparer les effets du comportement passé sur notre atmosphère aussi rapidement et aussi facilement que nous pourrions nettoyer un ruisseau ou rivière. Il faudra, par exemple, jusqu’à la seconde moitié du siècle suivant, jusqu’à la vieillesse de mon petit-fils [Michael] Thatcher, réparer les dommages causés à la couche d’ozone au-dessus de l’Antarctique. Et une partie des gaz que nous ajoutons au piège de chaleur mondial va perdurer dans l’atmosphère terrestre pour une aussi longue durée.

Le GIEC nous dit que, selon les tendances actuelles, la terre se réchauffe plus rapidement qu’à tout autre moment depuis la dernière ère glaciaire. La situation météorologique pourrait changer de sorte que ce qui est maintenant humide devienne sec, et ce qui est maintenant à sec devienne humide. La montée des eaux pourrait menacer le gagne-pain de cette partie importante de la population mondiale qui vit sur ou près des côtes. Le caractère et le comportement des plantes pourrait changer, certains pour le mieux, certains pour le pire. Certaines espèces d’animaux et de plantes migreraient vers d’autres zones ou disparaitraient à jamais. Les forêts se mourraient ou disparaitraient. Et les déserts avanceraient pendant que les champs verts battraient en retraite.

Bon nombre des mesures de précaution que nous avons besoin de prendre seraient judicieuses, en toute éventualité. Il est judicieux d’améliorer l’efficacité énergétique et d’utiliser l’énergie avec prudence ; il est utile de développer des alternatives et durables (soutenables) et judicieuses ; il est judicieux d’améliorer l’efficacité énergétique et de développer des sources alternatives et durables d’approvisionnement ; il est judicieux de reboiser les forêts que nous consommons ; il est judicieux de réexaminer les processus industriels ; il est judicieux de s’attaquer au problème des déchets. Je comprends que la dernière mode est de les appeler des politiques« sans regret ». Certes, nous n’en aurions aucun à les mettre en vigueur.

Et nos incertitudes sur le changement climatique ne vont pas toutes dans une seule direction. Le rapport du GIEC est très honnête sur les marges d’erreur. Le changement climatique peut être moindre que prévu. Mais aussi il peut se produire plus rapidement que les modèles informatiques le suggèrent. Si cela se produit, il serait doublement désastreux de nous dérober au défi actuel. Je vois l’adoption de ces politiques comme une sorte de prime d’assurance contre l’incendie, une inondation ou autre catastrophe. Il peut être moins cher ou plus rentable de prendre des mesures dès maintenant plutôt que d’attendre et de trouver que nous devons payer beaucoup plus tard.

LA NÉCESSITÉ DE LA DIPLOMATIE DE L’ENVIRONNEMENT

Nous sommes tous conscients de l’immense défi. L’énormité de la tâche n’est pas une raison pour être pessimiste. Les problèmes que la science a créé la science peut les résoudre, à condition que nous tenions compte de ses leçons. En outre, nous avons déjà établi une structure de coopération internationale sur l’environnement pour faire face à l’appauvrissement de la couche d’ozone, comme certains intervenants l’ont déjà mentionné. Pour la première fois, les nations riches et les pauvres sont comme parties ensemble pour sauver notre planète d’un danger grave, et ce travail de fourmi a abouti à l’accord historique intervenu à Londres cette année. Cet accord est un véritable phare d’espoir pour l’avenir.

L’objectif principal à Londres a été sur la protection de la couche d’ozone. Mais l’accord aura d’autres conséquences. Nous ne devons pas oublier que les CFC sont dix mille fois plus puissants, molécule pour molécule, que le dioxyde de carbone comme agents du réchauffement de la planète. Mais parmi les gaz à effet de serre, le dioxyde de carbone est de loin le plus important et représente environ la moitié du réchauffement à effet de serre d’origine humaine. Tous nos pays le produisent. Les derniers chiffres que j’ai vus montrent que 26 pour cent proviennent de l’Amérique du Nord, 22 pour cent du reste de l’OCDE, 26 pour cent de l’Union soviétique et de l’Europe et 26 pour cent des pays moins développés.

Ces chiffres soulignent pourquoi un effort international conjoint pour réduire les gaz à effet de serre en général et en particulier le dioxyde de carbone est si important. L’action pour réduire les montants injectés dans l’atmosphère dans une partie du monde ne sert à rien, si ils sont rapidement augmentés dans une autre. Dans ce cadre, le Royaume-Uni est disposé, dans le cadre d’un effort international incluant d’autres grands pays, à se fixer l’objectif ambitieux de réduire les émissions de dioxyde de carbone pour revenir au niveau de cette année d’ici l’an 2005. Cela voudra dire renverser une tendance à la hausse avant cette date.

La Communauté européenne a également atteint un très bon accord pour stabiliser les émissions. J’espère que l’exemple de l’Europe contribuera à la tâche de trouver un accord dans le monde entier.

Des objectifs en eux-mêmes ne sont pas suffisants. Ils doivent être réalisables. Les promesses sont faciles. L’action est plus difficile. Pour notre part, nous avons élaboré une stratégie qui nous met sur la voie de la réalisation de l’objectif. Nous proposons des programmes ambitieux à la fois pour promouvoir l’efficacité énergétique et pour encourager l’utilisation de carburants plus propres.

Nous exigeons maintenant, par la loi, qu’une proportion importante de notre électricité provienne de sources qui émettent peu ou pas de dioxyde de carbone, et qu’elle inclue une contribution importante continue de l’énergie nucléaire.

De telles mesures, que de plus en plus de pays adoptent, devraient être considérées comme faisant partie de la prime sur la police d’assurance dont j’ai parlé. Elles nous achètent une protection contre les dangers de l’avenir : mais elles rapporteront des dividendes même si les prévisions les plus pessimistes sur le réchauffement climatique ne sont pas remplies ; elles rapporteront des dividendes tels qu’une moindre pollution atmosphérique, une baisse des pluies acides, et la réduction des coûts de l’énergie.

Monsieur le président, les gens peuvent être en désaccord sur les effets de l’augmentation dans l’atmosphère du dioxyde de carbone d’origine humaine. Mais tout le monde est d’accord que nous devrions garder en bonne santé les forêts et les mers qui absorbent une grande partie de celui-ci, ici sur Terre. Il serait sage de le faire pour d’autres raisons : pour la beauté des forêts et l’infinie variété des espèces qui les habitent, et pour préserver la chaîne alimentaire et l’équilibre de la nature dans la mer.

C’est pourquoi nous voulons contribuer à la conservation des forêts du monde, et à en planter de nouvelles. Les arbres aident à réduire le réchauffement climatique. Nous avons l’intention d’en planter plus chez nous, et nous venons d’annoncer notre intention de replanter une des forêts anciennes de l’Angleterre, détruite dans une phase antérieure de notre histoire.

Nous offrons notre expertise et les fonds d’aide pour aider à planter et gérer les forêts dans le monde, en particulier dans les pays tropicaux. Il y a un an que j’ai dit à l’Assemblée générale des Nations Unies que le Royaume-Uni aurait pour but d’augmenter ses fonds pour la forêt tropicale de 100 millions de livres. Nous avons maintenant 150 projets en cours dans plus de 30 pays.

Notre objectif est de donner à la population dans ces pays un meilleur niveau de vie par la conservation et l’utilisation des forêts que par leur abattage.

LA NÉCESSITÉ D’UNE CONVENTION MONDIALE

Mais notre tâche immédiate de cette semaine est d’emmener autant de pays que possible avec nous, afin que nous puissions négocier une convention-cadre avec succès sur le changement climatique en 1992. Nous devons également commencer à travailler sur les engagements contraignants qui seront nécessaires pour faire que la Convention fonctionne.

Pour accomplir ces tâches, nous ne devons pas perdre de temps et d’énergie à contester le rapport du GIEC ou à débattre des bons mécanismes pour progresser. Les travaux du Groupe international doivent être considérés comme notre panneau indicateur ; et le Programme des Nations Unies pour l’Environnement et l’Organisation Météorologique Mondiale comme les principaux véhicules pour atteindre notre destination.

Nous ne réussirons pas si nous sommes tous trop rigides. Nous ne réussirons pas si nous nous complaisons dans l’autojustification pour marquer des points au profit du public et des électeurs à la maison. Nous devons travailler ensemble avec bienveillance. Nous devons reconnaître l’importance d’une croissance économique d’un genre qui avantage les générations futures aussi bien que présentes, partout. Nous avons besoin non seulement d’élever le niveau de vie, mais de générer la richesse nécessaire pour payer pour la protection de l’environnement.

Il serait absurde d’adopter des politiques qui entraîneraient la faillite des nations industrielles, ou condamneraient les pays pauvres à accroître la pauvreté. Nous devons reconnaître la grande disparité des situations des différents pays, avec les plus aisés aidant les plus pauvres, comme nous nous sommes accordés pour le faire en vertu du Protocole de Montréal.

Les différences ne peuvent être rédigées plus avant dans cette fameuse expression tant aimée des diplomates "une formulation". Elles doivent être résolues par la compréhension tolérante et bienveillante de nos diverses positions. Certains d’entre nous utilisent l’énergie plus efficacement que d’ autres. Certains sont moins dépendants des combustibles fossiles. Nous avons chacun nos propres caractéristiques économiques, des ressources, des plans et des espoirs pour l’avenir. Telles sont les réalités que nous devons affronter si nous voulons avancer vers une conclusion heureuse à nos négociations en 1992.

Tout comme les philosophies, les religions et les idéaux ne connaissent pas de frontières, de même la protection de notre planète implique riches et pauvres, Nord et Sud, Est et Ouest. Nous avons tous à jouer notre rôle si nous voulons réussir. Et réussir, nous devons pour le bien des générations présentes et futures.

Un de nos grands poètes, George Herbert, dans son poème sur « l’homme », écrit ceci :

« L’homme est toute symétrie

Plein de proportions, d’un membre à l’autre,

et tout cela pour le monde entier d’ailleurs ;

Chaque partie peut faire appel à la plus éloignée, mon frère ;

Pour la tête le pied est pris d’amitié intime.

Et tous deux avec les lunes et les marées. »

Nous sommes, comme disait le poète, en symétrie avec la nature. Afin de maintenir cet équilibre précieux, nous devons travailler ensemble pour notre environnement. Le Royaume-Uni travaillera avec vous tous, et le monde entier d’ailleurs, dans cette cause-pour sauver notre patrimoine commun pour les générations à venir. Je vous remercie monsieur le président.

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