L’idéologie climatique

mercredi 21 avril 2010, par Jean-François Carporzen

Depuis la fin des années 1980, sous l’impulsion de Maggie Thatcher, les conservateurs anglo-saxons se sont emparés de la question du réchauffement climatique, dans le but explicite de reprendre à leur compte, et à leur profit, la thématique écologique, qui jusque là représentait plutôt une force d’opposition hostile au capitalisme et à l’autoritarisme conservateur.

Dans le dessein explicite de ménager la grande industrie et les multinationales, et donc d’écarter d’elles les critiques acerbes que l’écologie politique faisait pleuvoir sur leurs entreprises, il fallait donner à l’écologie une nouvelle impulsion dans de nouvelles directions : celle du principe de précaution, d’une part, celle du contrôle du climat, d’autre part. Bien que l’une et l’autre directions nouvelles soient, à bien des égards, anti-scientifiques (illogiques et fantasmatiques, dans certains de leur développements les plus radicaux), c’est en instrumentalisant délibérément et ouvertement la science au profit d’une « politique sans regrets » que le lobby conservateur s’emparait de ces thématiques.


Il a été souvent dit que les climatologues fournissaient aux décideurs des indications à caractère scientifique pour orienter leurs décisions. La science éclairant la politique, en quelque sorte. Mais il se trouve que c’est, au départ, la politique, celle des conservateurs britanniques, et celle de l’ONU sous l’influence britannique, qui a délibérément orienté les travaux des climatologues vers l’hypothèse d’un réchauffement dû essentiellement aux gaz à effet de serre d’origine anthropique, et singulièrement au dioxyde de carbone.

Il a été souvent répété, également, que les USA avaient résisté à prendre les-mesures-qui-s’imposent en matière climatique. Ce sont pourtant bien les USA qui avaient suggéré le système, toujours en vigueur, du marché des "droits d’émission".

Il a été souvent dit et répété que les compagnies pétrolières avaient soudoyé des scientifiques pour qu’ils contestent le consensus présumé des spécialistes en ce qui concerne l’amplitude prévisible, les causes ou les conséquences du réchauffement climatique. Or, il se trouve que bien des spécialistes, parmi ceux qui partagent le consensus, mais également bien des vedettes de l’actualité qui ont assuré la notoriété de cette "catastrophe climatique" annoncée, ont été recrutés ou subventionnés par des compagnies pétrolières, sauf ceux qui, comme Jean Jouzel, ont travaillé au sein du... Commissariat à l’énergie atomique. Par exemple, le projet de dirigeable destiné à explorer l’épaisseur des glaces de l’Arctique, qui devait être réalisé par Jean-Louis Étienne, avait été financé par Total.


Dans un premier temps, les pages de ce site publieront les discours de Margaret Thatcher sur ces sujets, afin de les faire connaître du public francophone, et de lui permettre d’ouvrir les yeux sur cette stratégie des conservateurs autour du "réchauffement climatique anthropique".

Le résumé que donnait Maggie Thatcher devant la Royal Society en 1988 montre assez que les "conclusions" actuelles du GIEC étaient en fait déjà les prémisses de la climatologie à laquelle le gouvernement britannique de l’époque a donné l’impulsion, notamment financière, qui allait en faire la vedette des médias pendant plusieurs dizaines d’années, alors même qu’en tant que discipline scientifique, elle enregistre assez peu de progrès par rapport à ses hypothèses initiales :

"Récemment, trois changements dans la chimie atmosphérique sont devenus des sujets familiers de préoccupation. Le premier est l’augmentation des gaz à effet de serre - le dioxyde de carbone, le méthane et les chlorofluorocarbones, qui ont conduit certains à craindre que nous allions créer un piège à chaleur mondial qui pourrait conduire à l’instabilité climatique. On nous dit qu’un effet de réchauffement de 1 ° C par décennie dépasserait largement les capacités de notre habitat naturel d’y faire face. Ce réchauffement pourrait provoquer la fonte accélérée des glaciers et une augmentation conséquente du niveau des mers de plusieurs pieds au cours du siècle prochain."

Ultérieurement, ce site est destiné à devenir un lieu de rencontre et de débats autour de ces questions d’écologie politique, dans le dessein de les émanciper de l’idéologie conservatrice qui les a durablement contaminées.

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